Notre dossier de rénovation de l’orgue Marinis a été sélectionné par la Fondation de Sauvegarde de l'Art Français pour participer à la finale. Les 3 finalistes en Région Provence-Alpes-Côte d'Azur seront départagés par le nombre de votes.
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ATTENTION : date limite le dimanche 23 mars 2025, 23h59 !
Pour de plus amples renseignements sur cet orgue exceptionnel, consulter le site de Renaissance et Patrimoine : https://www.patrimoinevalreas.org/orgue-marinis
Orgue Marinis
Le 8 août 2024, la famille Mercier de Valréas a fait don de cet orgue à notre association Renaissance et Patrimoine de Valréas. Le Conseil d'Administration de l'association a accepté la donation de ce bien, en l'état : il est démonté, était en cours de restauration, et se présente sous la forme d'un corps principal, son Buffet, et de plusieurs caisses contenant des pièces non remontées.
Notre association envisage de le faire restaurer par un facteur d'orgue reconnu. Une fois celle-ci réalisée, il a vocation à être placé dans une chapelle de l'église paroissiale afin que l'on puisse l'entendre au cours de concerts dont il serait l'instrument principal. On peut aussi envisager qu'il trouve un jour, sa place, à Valréas, dans un cloître des Cordeliers restauré…
D'après Jean Pagnol, « l'intérêt de cet instrument réside pour une grande part dans son histoire et dans les conditions dans lesquelles il fut réalisé. Ajoutée à cela une facture des plus soignées et des plus sûres, une mécanique très astucieuse permettant au meuble en noyer, de style Louis XVI, de tenir peu de place. Cet orgue par sa tuyauterie n'est certes pas de tradition, peu de tuyaux d'étain mais beaucoup de tuyaux en noyer. Le Père Marinis manquait-il d'étain, pendant les sombres années de la Révolution ? Nous pensons plutôt à un essai fait par le Père Marinis sur un orgue qui ne lui était pas commandé, réalisé pour « tuer le temps » (selon son manuscrit) et ainsi pouvoir échapper à toute tradition. C’est peut-être là que réside le génie de cet instrument ».
Extrait de Valréas et l'Enclave des Papes - Jean PAGNOL – Tome 1
Par ailleurs, fait remarquable, le 1er propriétaire connu a découvert « un fin papier roulé dans un tuyau » qui a été remis à l'association avec l'orgue (copie du texte original ci-contre). Pour mémoire, rappelons qu'en 1789, la Révolution saisit les biens du clergé partout en France. Or Valréas devient territoire français en 1791...
Ce document donne à la fois son auteur et sa datation. Il s'agit du Père Marinis, dernier gardien du couvent des Cordeliers à Valréas qui se réfugie, en 1792, au château de Montplaisir en périphérie de Valréas. C'est là que « pour tuer le temps et l'ennui » il construit son orgue de salon, écrit sa déclaration secrète et la glisse dans un tuyau à destination sans doute de la postérité. L'instrument restera à Montplaisir jusqu'à la 1ère moitié du XXème siècle avant son déménagement en centre-ville de Valréas dans une famille qui aura à cœur de le préserver et même d'essayer de le restaurer. Cette tentative de restauration n'aboutira pas.
L'instrument est complet mais en pièces détachées, désormais propriété de l'association Renaissance et Patrimoine de Valréas. Il est entreposé, en toute sécurité, en attendant sa restauration.L'association a repris les démarches auprès des Monuments Historiques en poursuivant le signalement déjà entamé en 2007 par la famille Mercier. Un dossier de protection avait alors été envisagé avec Michel Foussard, technicien-conseil et Pierre Perdigon désigné au titre de rapporteur.
Dans ce document fort intéressant, une phrase au moins retient l'attention :« L'intérêt considérable de l'instrument s'imposait d'emblée sous trois points de vue : le nombre infime d’orgues de salon de l'Ancien Régime actuellement recensés, le témoignage qu'il donne d'un facteur d'orgue connu jusqu'ici par son seul nom, la haute qualité de son travail ».
L'association Renaissance et Patrimoine de Valréas est motivée pour redonner vie à l'orgue Marinis, joyau qui fait écho à l'histoire du Cloître des Cordeliers. Nous espérons tous qu'il jouera bientôt sa propre renaissance.
Jeannine Saint-Donat
Février 2025
